21e Corsican Circuit : Les échecs toujours plus populaires en Corse

Rédigé le 21/10/2017
Laurent Hérin

Les échecs et la Corse, une grande histoire d’amour. Ce n’est pas cette nouvelle édition du Corsican Circuit, la 21e déjà, qui le contredira.

La foule des grands jours se presse au Théâtre en ce samedi ensoleillé pour l’ouverture à Bastia – l’épreuve étant passée par Paris avant de rejoindre Ajaccio la semaine prochaine – de cette édition 2017 de la Corsican Circuit. Si le hall est pratiquement déserté c’est parce que la manifestation vient tout juste de débuter et que les joueurs sont déjà installés, à l’étage, dans la salle des Congrès. Chacun à sa table, concentré devant son échiquier, papier en main pour noter les coups et la pendule à deux horloges à leur côté.
Ce qui frappe instantanément, c’est à quel point ce sport rassemble tout le monde, les petits, comme les grands, les filles comme les garçons et toutes les nationalités (voir plus bas). Pas de différence une fois installés devant l’échiquier, seul le jeu… et le résultat comptent.
Ce n’est pas Julien Morison, un jeune passionné, qui dira le contraire. Croisé dans le péristyle, entre deux parties, il confirme avoir « toujours aimé les échecs depuis que son père l’a initié, il y a 8 ans environ. » Il se souvient aussi avoir participé à son premier tournoi « il y a 7 ans et c’était déjà le Corsican Circuit ». Une manifestation qu’il ne manque jamais et qu’il « apprécie tout particulièrement parce qu’elle permet de croiser d’autres mondes, d’autres nationalités et de se retrouver face à de grands joueurs. » Il avoue aussi que « passionné par la discipline » il ambitionne de « remporter le tournoi cette année. Enfin dans la catégorie B. Le concours étant divisé en deux niveaux, professionnels A et amateurs B. »
C’est tout ce qu’on lui souhaite alors qu’il rejoint la salle des Congrès pour entamer une nouvelle partie.
 

Un événement emblématique
Dans le livret qui accompagne la manifestation, Léo Battesti, directeur du Corsican Circuit, évoque le plaisir de voir aussi bien des joueurs débutants que des représentants de l’élite participer à ce tournoi. Une harmonie qui traduit la force populaire de cette discipline depuis la création de la Ligue corse en 1998. Et d’insister sur « l’éclosion d’un haut niveau insulaire » récompensé par des titres de champion ou vice-champion de France et, plus récemment, champion d’Europe – remporté par le tout jeune bastiais Marc Andria Maurizzi dans la catégorie des U10 à Mamaia en Roumanie. Mais au-delà des résultats, Léo Battesti insiste sur le plaisir de voir des enfants de six ans côtoyer les meilleurs joueurs de la planète en provenance d’une trentaine de pays. Et il rappelle qu’un millier de joueurs participeront, ainsi, à l'ensemble des étapes de l'un des plus grands événements mondiaux d’échecs.
 
En chiffre :
25 pays représentés par des joueurs : France (100), Inde (18),  Turquie (7), Chine (6), Ukraine (5), Russie (5), Allemagne (5), Angleterre (5), Italie (5), Etats-Unis (2) mais aussi du Paraguay, Finlande, Norvège, Mongolie, Danemark, Azerbaïdjan, Brésil, Kazakhstan, Biélorussie, Pays-Bas, Arménie, Belgique, République Tchèque, Pologne, Luxembourg
21 Grand Maîtres, 24 Maîtres internationaux, 14 Maîtres FIDE (Fédération internationale des échecs) dont le Grand Maître américain Gata Kamsky
28 Clubs représentés, 10 ligues
1 000 joueurs pour l'ensemble des étapes (Paris, Bastia, Ajaccio)
80 bénévoles, 20 arbitres pour toutes les compétitions
115 000 € de dotation globale grâce à de forts partenariats : Oscaro bien sûr, mais aussi Coca Cola, BNP Paribas et une soixantaine d'entreprises insulaires, ainsi que de nombreuses institutions.